Présentation et analyse du programme économique de N Sarkozy

I) le document de référence du programme économique

http://www.u-m-p.org/actualites/a-la-une/decouvrez-les-propositions-et-le-chiffrage-du-projet-de-nicolas-6048504

Il fait référence à un document du Ministère du Budget (http://www.budget.gouv.fr/files/mise-a-jour-rapport-economique-social-financier.pdf).

 

II) Présentation du document

Ce paragraphe est purement descriptif et n’exprime aucun commentaire sur la véracité du document; l’analyse sera faite dans le III).

Le document de 15 pages présente les mesures à prendre pour revenir à l’équilibre des finances publiques (Etat, Collectivités locales et organismes de Sécurité Sociale) en France en 2016, c’est à dire un solde recettes – dépenses à 0.

Ceci signifie que le déficit va se réduire progressivement de 2012 à 2015 inclus; néanmoins que la dette en valeur va continuer de croître (elle s’accroit tant que le déficit existe).

Il présente en introduction 32 propositions sur des sujets très divers, de portée à la fois économique, sociale et politique. 

Le document rappelle le déficit des finances publiques, évalué à 115 Mds € : l’effort à fournir est donc de 115 Mds € d’ici 2016 , à la fois en réduction des dépenses et en augmentation des recettes fiscales et sociales (impôts et cotisations sociales).

 N Sarkozy a décidé de répartir l’effort entre une baisse de 75 Mds sur les dépenses et une hausse de 40 Mds sur les recettes.

Il considère que les décisions prises au titre du budget 2012 et auparavant permettent de réaliser une partie du chemin  : 39 Mds € au titre de la réduction des dépenses et 32 Mds € au titre de l’augmentation des recettes ; le document fournit le détail. Restent donc à prendre des mesures pour réduire les dépenses de 75 – 39 = 36 Mds et augmenter les recettes de 40 – 32 = 8 Mds, soit un nouvel effort de  36 + 8 = 44 Mds.

Par ailleurs les nouvelles annonces de la campagne électorale (détail fourni) se traduisent par une baisse des recettes du budget 2012 de 5.5 Mds €  ( 6 mesures) et par une hausse des dépenses de 4 Mds € (11 mesures) : soit un complément de déficit de 9.5 Mds €.

Les mesures restant à prendre devront donc avoir un impact sur le déficit de 44 + 9.5 = 53.5 Mds € : 13.5 mds de hausse sur les recettes et 40 Mds de baisse sur les dépenses; leur détail également est fourni.

 Le document se conclut par une présentation de la dette publique en % du PIB, annoncée en baisse sans qu’une hypothèse de l’évolution du PIB ne soit fournie; enfin il présente des marges de prudence, parmi lesquelles les hypothèses de croissance du PIB, jugées prudentes par l’auteur, sont communiquées (0.7% en 2012, 1.75% en 2013 puis 2% par an) ; les autres sont évalués à 2.5 Mds.

 

III) Analyse du programme économique

 remarque importante : tout le document est construit autour d’un déficit public annoncé de 115 Mds, déficit dont l’année n’est pas précisément définie…L’analyse développée dans le document du candidat président ne permet pas de répondre à cette question; l’analyse du document du Budget auquel il fait référence permet de comprendre que les 115 Mds sont le déficit public de 2010; le problème c’est que le déficit public 2010, selon l’Insee, est de 137 Mds (fichier t_3201; voir lien  www.insee.fr/fr/themes/comptes…/tableau.asp?sous…3…t_3201

Je vais essayer de lever le doute sur cette incohérence apparente; elle peut provenir d’une erreur de ma part, sachant que ce montant de 115 Mds est très mal défini : est-ce bien l’agrégat que l’Insee évalue à -137 Mds ??

 

1) Evaluation de la réalité des mesures considérées comme déjà prises et de leurs effets (71 Mds annoncés en 2016 par rapport à 2010)

Remarque : je ne suis pas en mesure d’apprécier la justesse de l’évaluation de l’impact des différentes mesures citées ; j’ai quelques interrogations sur l’effet réel en 2016 par rapport à 2010 de certaines mesures annoncées sur une période courte se terminant avant 2016 : par exemple un gel des hausses de salaires en 2012.

a) Les mesures relatives à la hausse des recettes (32 Mds) : page 14 du document du président candidat

  • des mesures qui concernent principalement les impôts, plutôt que les cotisations sociales.
  • des mesures qui concernent peu l’impôt sur la consommation, mais principalement les entreprises et les moyens et hauts revenus.

 b) Les mesures relatives à la baisse des dépenses (39 Mds) page 14 du document du président candidat

 L’Etat contribue à hauteur de 16,2 Mds :

  • 1/3 de réduction des interventions de l’Etat (c’est l’économie la plus simple à réaliser !)
  • 1/6 sur le non remplacement de 1 fonctionnaire sur 2; le document du Budget annonce une baisse des fonctionnaires de l’Etat de 150 000 sur le dernier quinquennat;  il faut évaluer pendant combien de temps cette mesure fonctionner; évidemment pas indéfiniment !!  l’hypothèse n’est pas fournie.
  • 1/6 sur les coûts de fonctionnement

Les collectivité locales à hauteur de 0,6 Mds

Les Administrations de Sécurité Sociale à hauteur de 6,2 Mds

La réforme des retraites à hauteur de 16 Mds

 

2) Présentation des 17 annonces de campagne occasionnant une hausse des dépenses et une baisse des recettes

 a) Les mesures occasionnant une baisse des recettes (impact de 5,5 Mds)

Ces mesures visent principalement le coût du travail des bas salaires (< 1,3 SMIC) et l’embauche des seniors; elles affectent les cotisations sociales, mais pas l’impôt.

b) Les mesures occasionnant une hausse des dépenses (impact de 4,4 Mds)

Elles sont principalement à caractère social et scolaire; pas de soutien à la consommation.

 

3) Présentation des mesures complémentaires à prendre et de la réalité de leurs effets (53,5 Mds annoncés)

a) Les mesures relatives à la hausse des recettes (13,5 Mds)

Cette hausse de recettes sera principalement obtenu par la hausse de la taxation des entreprises et les hauts revenus

b) Les mesures relatives à la baisse des dépenses (40 Mds) : p 8 du document

Je dois avouer ma perplexité devant une liste de mesures qui pour certaines sont de vraies économies par rapport à 2010 (non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2 partant à la retraite) , d’autres qui se présentent comme un gel des hausses de dépenses ( gel des transferts aux collectivités locales)  et certaines enfin qui annoncent une moindre hausse des dépenses (c’est le cas des dépenses de santé)  : la somme de tout cela n’a pour moi aucun sens !

autre remarque : la réduction des transferts de l’Etat aux collectivités locales n’est en aucun cas une baisse des dépenses publiques ; c’est évidemment neutre puisque si le transfert est une dépense pour l’Etat c’est une recette pour les collectivités locales; l’incidence globale d’une baisse, ou d’une hausse d’ailleurs est nulle.

 

 4) Synthèse

Elle va s’appuyer sur le document du Budget, et présente globablement l’analyse de ce gain de 115 Mds à réaliser par rapport à 2010 :

a) Contribution de la baisse des dépenses et de la hausse des recettes au retour à l’équilibre sur la période 2010-2016

Déjà présentée ci-dessus : 74 Mds de baisse des dépenses (68% de l’effort) et 41 Mds de hausse des recettes (32% de l’effort).

Détail de la baisse des dépenses : 74 Mds, soit 6,8% des dépenses publiques 2010

Etat : – 36 Mds (coût de fonctionnement, d’intervention), soit une baisse de 9,3 % par rapport aux dépenses 2010.

Administrations de Sécurité Sociale : – 19 Mds

Réforme des retraites : -16 Mds

Collectivités locales : – 2 Mds (moins de 1% de baisse par rapport à 2010, à périmètre de responsabilité constant et avec des transferts de l’Etat stables: sera-ce le cas ? )

Détail de la hausse des recettes : 41 Mds soit 4,3% des recettes publiques 2010

Principalement des recettes fiscales supplémentaires (voir ci-dessus).

endettement public :

Sur la base de ces hypothèses, de celle de l’évolution du PIB (voir ci-dessus) et d’une inflation non définie, la dette publique, en % du PIB serait ramené de 86,8% en 2012 (son pic historique) à 77,3%  en 2016 (ces chiffres sont hors soutien financier de la France aux pays de la zone Euro).

Hors une hypothèse d’inflation à 2% minimum, ce % de dette en % du PIB en 2016 me semble inatteignable; avec de faibles taux de croissance du PIB en volume l’effet inflation joue un rôle majeur.

 

 

b) Mon appréciation

Un réel effort d’explication pédagogique; quelques approximations qui rendent difficile l’analyse de cohérence de l’ensemble; je retiens comme approximations :

  • la référence des 115 Mds
  • le caractère discutable de certaines mesures dites de réduction des dépenses
  • le flou sur euros courants ou constants
  • La contribution de l’inflation à la prévision de baisse de la dette en % du PIB 

3 réflexions sur “ Présentation et analyse du programme économique de N Sarkozy ”

  1. A person essentially lend a hand to make critically posts I might state. That is the very first time I frequented your website page and so far? I surprised with the research you made to create this actual submit incredible. Wonderful activity!

Répondre à amedar consulting Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Just another WordPress site