Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) est devenu opérationnel en 2010.
Le FESF peut contracter des emprunts, avec la garantie des États membres de la zone euro, en faveur d’un pays rencontrant des difficultés de solvabilité (crise de la dette). Il fait partie du dispositif d’intervention européenne, qui se décompose en deux temps :
la Commission européenne peut emprunter à la place de l’état en difficulté 60 milliards d’euros, gagés à hauteur du budget européen.
Éventuellement, dans un deuxième temps, les États membres peuvent être amenés à emprunter directement en leur nom ou à apporter leur garantie aux emprunts émis par le FESF, pour un total maximal de 440 milliards d’euros.
Ces interventions (500 milliards d’euros) pourront être combinées avec celle du Fonds monétaire international (250 milliards d’euros) :
Ainsi un montant total de 750 milliards d’euros peut être mobilisé.
Le coût que le FESF devra consentir pour émettre de la dette dépend de la note que lui attribueront les grandes agences de notation financière : il est prévu qu’il reçoive la note maximale « AAA » du fait de la qualité de ses garants (les pays européens…).
En clair c’est grâce à la présence de l’Allemagne que le FESF va probablement bénéficier du triple A ; il ne le conservera que si la situation de ses autres garants ne se détériore pas, alors même que le fait de garantir le FESF … la détériore, à travers les engagements à risque supplémentaires qu’il fait supporter !!
Les moyens financiers du FESF ont été renforcés suite aux conclusions du sommet du 26 octobre aux termes duquel il pourra mobiliser 1 000 Mrds d’euros.
En conclusion :
Le FESF est un nouvel instrument dont l’Union Européenne s’est doté pour emprunter aux conditions les plus favorables ; il permet deux choses importantes :
- D’importer à des taux d’intérêts bas, ce qui réduit le montant des intérêts de l’emprunt
- D’emprunter de l’argent pour les états tellement en difficulté que plus personne ne veut leur prêter d’argent (principe de solidarité entre les états de l’Union Européenne).
C’est essentiel à court terme mais ça ne règle aucun des problèmes structurels des états (déficit budgétaire annuel, dette très élevée, croissance trop faible du PIB).
Le FESF permet et contraint tout à la fois des pays affaiblis par une dette élevée et l’Allemagne (dans une situation beaucoup plus forte) à soutenir d’autres pays encore plus affaiblis : Il est donc urgent de soigner tout le monde !!
petit point de détail : il reste au FESF juste…à se financer, c’est à dire à emprunter auprès de préteurs divers (Chinois notamment) les montants définis lors du dernier sommet et mettre en place les garanties des états.
citation du Ministre des Affaires Etrangères Allemand (Guido Westerwelle), reprise dans le journal Les Echos le 13 octobre 2011 :
» On ne combat pas une crise de la dette en rendant plus facile la souscription de nouvelles dettes. Je ne pense pas qu’aux contribuables allemands, mais à tous les contribuables européens. »
Les engagements de la France liés au FESF
La loi du 7 juin 2010 de finances rectificative pour 2010 fixe à hauteur de 111 milliards d’euros la garantie maximale accordée par la France au FESF.
Cette garantie va augmenter très probablement suite à l’accord du 26 octobre.